Le début du XIXe Siècle marque le commencement de l’industrialisation et de la production de masse. De nouveau procédés d’impression se développent, d’abord en monochrome puis en couleurs. La lithographie révolutionnera véritablement les procédés de fabrication des œuvres de rue.

Les débuts de la lithographie en Europe

Inventée en 1796 par Aloys Senefelder en Allemagne, l’invention de la lithographie marque la naissance de l’affiche publicitaire dans un genre nouveau, capable de supporter de grands volumes d’impression.

Appelée par Senefelder « impression sur pierre », les débuts de la lithographie consistent à attaquer la pierre par de l’acide de façon à lui procurer un léger relief. Son invention lui servira dans un premier temps à l’impression de partitions de musique en monochrome, après de multiples perfectionnements de son procédé.

Lithographie d’une partition de musique

Louis-François Lejeune découvre les premières tentatives de lithographies dans l’atelier de Senefelder, et importe cette technique en France en 1802 en collaboration avec Frédéric André, frère du compositeur Johann André. Cette technique s’étend aussi au Royaume-Uni pour créer notamment des jeux de cartes

La lithographie est appréciée pour sa simplicité d’utilisation, qui nécessite de dessiner sur la pierre comme on l’aurait fait sur un support tel que le papier. Une des seule contraintes sera d’inverser le sens de lecture pour retranscrire l’impression dans le bon sens.

Cette technique permettra une production à grande échelle, relativement bon marché, pour une véritable révolution pour le domaine de la communication.

Pierre lithographique pour des étiquettes de bouteilles de Rhum

Invention de la lithographie à 3 couleurs

Jules Chéret sera l’inventeur de la lithographie à trois couleurs, en inventant un procédé d’impression à trois pierres, pour donner une multitude de richesse aux affiches. Une véritable révolution s’opère.

Le 29 juillet 1881, l’affiche connait un véritable développement, avec la promulgation de la « liberté de la Presse », et proclame le libre affichage dans les rues.

Nous ne pourrions pas parler de l’invention des affiches publicitaire sans évoquer Henri de Toulouse-Lautrec, très connu pour ces nombreuses représentations de la Goulue, pour promouvoir le Moulin Rouge. Ses affiches sont devenues de véritables œuvres d’art et font partie intégrante de la culture française, et de la mémoire de Paris. Entre 1891 et 1900, il créera au total 31 affiches, et 325 lithographies.

Représentation de la Goulue, par Henri de Toulouse-Lautrec, en 1892
Lithographie en 4 couleurs utilisant la technique du soufflé, produite en 3 000 exemplaires

Figures emblématiques du Moulin Rouge, La Goulue, alias Louise Weber et Valentin le Désossé, sont représentés dans ce lieu mythique de la ville de Paris. Une vision synthétisée du légendaire « french cancan » du XIXe Siècle.

La belle époque connaîtra une véritable « affichomanie » sur les murs de la capitale, pour des publicités en tout genre. Ci-dessous des exemples marquants des premières affiches publicitaires :

Affiche promotionnelle pour l’ouverture du Chat Noir en 1881

L’artiste Tchèque Alphonse Mucha créera aussi des œuvres de grandes renommées, avec un style unique et nouveau.

Affiche de style Art Nouveau par Alfons Mucha

Dans les années 1920, la typographie connait elle aussi un renouveau, avec un véritable travail sur les lettrages, qui deviennent un art autant que l’affiche en elle même.

Progressivement, la lithographie est remplacée par la photolithographie, davantage adaptée à la production de masse.

Publicité DOP en 1953